Oui.
Quand je marche dans la rue
je fais tanguer mes épaules
je laisse le vent me décoiffer
avec mes lunettes cendrées
et je dors quand le soleil se lève.
Oui
Je joue les poètes
et je mets du whisky dans mon café le matin
et du mauvais en plus.
Oui
J'étais un enfant maudit
du genre « il était une fois
je naquis dans une poubelle
il y a de ça quelques années
même s'il est clair qu'elle a un utérus
je ne peux mettre de visage dessus. »
Oui.
Je suis un putain d'escroc
qui lèche des résidus de coke sur des tables en marbre
les narines saignantes
Non.
Je n'aime pas les femmes
ainsi chaque soir
je me permets de leur faire goûter l'apocalypse
entre leurs genoux tremblotants
je cogne, cogne et cogne encore
je sens que ça vacille
les lèvres fissurées en deux
je mords
elles peuvent agiter leurs mouchoirs blancs
aussi longtemps qu'elles le pensent nécessaire
mais, toujours, elles se résignent
et moi je jouis.
et elles s'enfuient en courant.
Oui
Elle était jolie
et je me tenais toujours derrière Elle
à caresser sa pâle chevelure
jusqu'à ce que les doigts saignent un peu.
Oui.
Elle me demandait souvent d'allumer ses cigarettes
alors je sortais mon briquet de ma poche
et approchais ma main de sa bouche
je faisais jaillir du feu de mon briquet
comme autant d'hormone qui dressait mon sexe
et l'observais jouir quand elle avalait sa première bouffée
Non.
Nos lèvres n'étaient pas faites pour se toucher
nos bouches ne pouvaient pas se coller.
Oui
J'ai eu envie de crever
ses jolies yeux, couleurs pucelles
et noircir ses cheveux
avec la cendre qui...
qui est là
regarde
sous mes ongles
Oui
J'ai eu envie de gratter
et gratter encore sa peau si blanche
et boire une bière
en lui parlant de moi, de nous, d'Elle
en lui parlant d'eux
la prendre en photo
et le soleil chutant
j'aurais mis le flash
comme autant d'éclairs
et elle aurait crié
comme autant de coups de tonnerres
Stupide qu'on aurait été
et peut-être même heureux
Oui.
Je ne suis qu'un vieux salopard désespéré
et ça sent le souffre
sous chacun de mes pas
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