With..

dimanche 7 novembre 2010

(Scènes) Prologue.

Elle a les cheveux teintés de blond
Et elle se déshabille
Je pense qu'elle aime se mettre nu
Je lui dis qu'il est mieux de se mettre à nu.
Elle rit.

Elle enfile un soutien gorge. Une culotte aussi.
Je suis assis au bout du lit.
« - A quoi penses tu ? Me dit elle.
Dois-je penser à quelque chose ?
Peux tu ne penser à rien ?
Je l'ignore. »

Je me lève.
« - Tu sais. J'écris de la poésie, parfois.
Ah oui, pourquoi ?
Pourquoi j'écris ? Pourquoi je te le dis ?
Pourquoi, mon amour, seulement, pourquoi ?
Je ne sais pas. Peut être parce que parmi toutes ces choses que j'aurais aimé savoir, je ne suis capable que de les écrire.
Et tu aimes ça, écrire ?
Oui et non. Je n'écris pas pour, seulement, dire.
Alors pour quelles raisons ?
Parce qu'ainsi tout m'est permis. Je chante, compose, photographie, réalise. Je peux tuer aussi. Te tuer. Me tuer. Faire couler le sang parmi la pluie fine dans les canniveaux engorgés. Je peux t'y aimer, et t'y détester. Je peux voler, courir, marcher, m'arrêter, pleurer. Je peux faire de toi un monstre. Je peux finir, et tout recommencer. Je peux m'aimer. Et me cacher.
En somme, tu empruntes le chemin le plus court ?
Oui, toujours.
Pensais tu que je ne le savais pas déjà ?
Que tu ne savais pas quoi ?
De quoi parle t'on ?
On parle de moi.
Oui, en effet. Comme toujours.
Ca te dérange ?
Non.
Donc tu savais ?
Oui.
Tu sais d'autres choses ?
Je sais de nombreuses choses. Rêves tu d'être le kleptomane des coeurs ?
Chaque jours que font chaque nuits. »

Elle me prend par la main.
Je la regarde marcher. Toujours à moitié nue.
Vois-je le verre à moitié vide ?
Elle aurait pu être à moitié habillée.
Elle est belle. De dos. Et de face aussi.

« - Est ce se prétendre poète que de tenter d'écrire un recueil ?
Je l'ignore. Est ce si grave de se prétendre poète ?
Oui ça l'est.
S'ils ne s'étaient pas prétendus poète un jour, les aurais tu seulement lus, les autres ?
Non.
Alors pourquoi priverais tu les autres de te lire. Par pudeur ? Honte ? Peur ?
Un peu de tout ça. Je ne suis pas un poète, je ne suis pas un maudit.
Dans ce cas. Prétend toi poète. Prétend toi kleptomane des coeurs. Sois un de ces foutus maudits. Crâche. Jure. Bois. Fume. Injecte toi des trucs incroyables dans les veines. Prétends. Sois un faux semblant.
Dois-je faire tout ça pour être un maudit ?
Bien sûr que tu le dois »

Elle descend les escaliers.
Et va prendre deux bières dans la cuisine
Elle les ouvre à l'aide d'un briquet
puis boit une gorgée
qu'elle rote de suite après.

Ainsi. L'initiation débute.

(Prologue²)Ceci n'est pas un poème.

Moi aussi
j'aurais pu sniffer des rails de coke entre les seins
d'une putain serbe ramassée au coin d'un caniveau
ivre morte.

J'aurais pu déambuler au travers des rues,
et m'asseoir au comptoir d'un bar
commander une vodka, un whisky
et les clients auraient dit « regardez c'est l'autre écorché vif »

J'aurais pu cogner sur des types
juste parce que la forme de leurs nez ne me plaisaient pas
et j'aurais voulu, pour rendre service, l'aplatir.
Parce que plat, c'est mieux
Parce que je suis comme ça.
Je rends des services.
Je bosse dans le tertiaire.

J'aurais pu me laisser pousser la barbe
pendant des semaines et des mois et des années
ne pas me laver non plus
et puis retrouver des restes de bouffes dans ma barbe
qui pousse depuis des semaines et des mois et des années.

J'aurais pu être invité dans des émissions de divertissement
Dans lesquelles j'aurais craché par terre
Où j'aurais utilisé ma bile à meilleur escient
comme pour descendre d'autres écrivains
moins doués.

J'aurais pu avoir la même tronche qu'un cendrier.

On aurait pu adapter mes livres au cinéma
On aurait pu les transformer en une grosse daube
pour adolescent boutonneux.
On aurait pu étudier mes bouquins
Et puis je serais venu écouter ce qu'ils ont à dire
ces intellectuels
puis j'aurais balancé une de mes pompes au travers de leur gueule
j'aurais crier « Vous n'êtes qu'une bande de cons. Et je vais tellement vous botter le cul que votre bouche sentira la merde. »
je me serais levé
je serais parti.

Un cendrier que tu utilises pour écraser tes clopes.

J'aurais pu voler la virginité à de jeunes filles
nommées Virginie ou encore Sophie.
Elles auraient de petites paires de fesses
et peut être une grosse paire de seins.
Elles auraient pu venir chercher un autographe
et elles auraient trouver mon sexe
que j'aurais posé sur la table.
Parce que je suis comme ça moi.
Pudique. Et poli. Je fais les présentations d'abord.

J'aurais pu retourner dans ce bar.
Et les clients auraient dit « Hey. Le revoilà. Il a l'air plus léger cette fois l'écorché vif. »
J'aurais pu être un putain de don juan
J'aurais pu être le kleptomane de ton cœur.
Mais mes mains sales n'allaient pas dans les tiennes.
Et ceci n'est pas un poème
et je ne suis pas un poète.

mardi 6 juillet 2010

Un bal. (il fut une fois.)

De la pluie tombe au milieu du bal.
Déclassé.
Décousu.

De la pluie tombe, et je danse.
Au milieu du bal.


Et je suis seul, au milieu du bal
Et je danse, sous ma pluie,
Sous mes larmes.

Âme à terre.
Amateur d’Amour.
Et pourtant seul.

Entouré d’ombre,
Je danse au milieu du bal.
Mon horizon est celui qu’elle m’a laissé.
Rien.

Mais je danse au milieu du bal.
Car ce bal, c’est ma vie.
Déclassé.
Décousu.

Musical, mais vide.

Je meurs, au milieu du bal.
Sur le trottoir, seul.

« Il fait froid »


mardi 2 mars 2010

Orpheline.

Dans la vieille ville
où les murs sont rouges
et cannibales
et baveux
où il fait si sombre
la nuit
et le jour aussi.

Un vieil homme se tient debout
sur ses quatres jambes
et ils fument sa pipe
laissant s'échaper
dans la vieille ville
sa fumée ainsi
que son odeur
de souffre.

mardi 23 février 2010

La vie s'éternise quand on attend que le vent soulève ta jupe.


Entre le début et la fin de ta vie
tu n'as fait que mourir
et revivre.
Ton sourire en artifices
et tes cheveux ensoleillés
se sont émiettés
cendres.

Il y a eu de nombreux crépuscules
sous ta robe rouge.
Et des aubes sublimes
dans tes yeux.
Lorsque les miens se ferment
je te dessine

ton cœur est une équation
et le mien n'est pas la solution
je me suis fait une raison, tu sais
mais quand je dors
je rêve
et quand je marche
je rêve aussi.

Lorsque la marée descend.
Elle dévoile ses immondices à la face du monde.
Entre les cadavres de putains
et les seringues séropositives.
Tes veines criaient famine
tu ouvrais la bouche silencieusement
de désir.


Puisqu'après les confessions
il y a la punition
ou le pardon.
Alors je reste assis dans le coin d'une pièce sombre, dans la puanteur ambiante. Je reste assis, seul. Un livre dans les mains et j'écoute les élucubrations musicales d'un board of canada et d'autres metronomy. Je lis les éjaculations d'un auteur.
Je m'inflige,m'afflige et me flingue.

Après quelques heures
on pense
que la vie s 'éternise
quand on attend que le vent soulève ta jupe.
Je me suis fait une raison, tu sais.

J'aurais pu trouver bien des choses insoupçonnées dans le fin fond de tes reins. Et rêver dans la profondeur de ta gorge. On aurait pu battre le tempo, ensemble. Dans ce lit qui devient froid.
Mais la semence coule.
Et on a plus de papier toilette.

Lorsque le moment vient de s'embrasser
Souvent, tu te rétractes.
Les guitares se désaccordent. Et les pianos aussi.
Le son devient plus lourd.
Avouons le,
La vie s'éternise quand on attend que le vent soulève ta jupe.
Mais j'attends. religieusement.
Et lorsque la nuit se termine
je crois que tu es la seule à voir le soleil se lever.

Ma poésie porte un flingue.

La poésie prend la mer parfois,
pendant ces soirs de grands vents
et avec elle, tout ce qu’elle a construit
L’amour, la Haine et le nouveau monde.
Elle monte ses canons sur les flancs
et pose les mitrailleuses sur le pont
sans oublier son flingue à la ceinture.

La poésie, elle prend sous ses voiles,
son amie, qui sait être fidèle et belle. La plume.
elle, qui tournoie et tournoie dans la cale
dans le fond d’une boîte à musique.
Elle fait jouer ses hanches en rythme
a en faire baver le papier.
et sa poitrine frivole qui saute
et qui tombe aussi.

Elles tournoient, à trois.
Sans moi. Sans nous. Sans vous. Non plus

Puisque la muse me quitte aussi, et vous aussi
préférant jouir des crépuscules haletants
sur un pont baveux
d'une poésie qui porte un flingue.
Pleine de fougue et d’ivresse
elle fait tournoyer sa belle robe
et sa voix mystique fait chanter les vagues.
Fait chanter les nuits.

Il arrive même parfois que le papier
est une érection.

Et nous maintenant ? Hein, et nous ?
Qu'est ce que l'on peut faire nous ?
On fuit. On fuit... On...Fuit
Comme si c'était pour toujours
On court. Toujours plus vite
Et toujours plus loin.
Toutes les routes ne mènent pas à Rome.
Mais la plupart peuvent mener la fuite.


Puis elle revient, la poésie
assise sur une boîte,
une boîte à musique.
Un flingue à la main.

Elle revient un de ces soirs de grandes pluies
avec son flot immortel et grandissant
d’amour, de Haine et de nouveaux rêves.
Elle nous agite. Elle nous abîme.
nous esquinte les hanches.
derrière ses lunettes noires
de retour. Un 9 millimètres
toujours dans la main
posé sur nos tempes
et l'index sur la gâchette
« Allez gamin. Ecris. Abrutis. »

Pendant ces nuits de grandes pluies,
la pleine Lune comme lampe de chevet
c’est l’encre qui coule dans les caniveaux
car ce sont nos tripes qui flottent dans les nuages.
l'estomac étalé sur la table.
Avec la moitié d'une bouteille de scotch en son coin.
L'autre moitié vide dans le foie.



A notre âme, la poésie
à notre âme de poète.

Fidèle et écorché.
Passionné.

A vous mes ami(e)s. Ou hainemi(e)s.
When I talk to you. I'm drunk.

La schyzophrénie du Comateux.

Quand j'ouvris la porte, je le vis, gisant sur son lit
inerte.
abasourdis que je fus tout en refermant la porte
derrière moi.
J'ouvris la bouche

" Vas tu ?
Si je vais ? De quoi j'ai l'air ?
D'un mort. D'un mort qui ne va pas.
N'est ce pas ?
Ne croules-tu pas sous le poids infâme de l'ennui ?
Tu as fait tout ce chemin pour me demander ça ? Je pense que tu n'aurais certainement pas dû te déranger.
Etrange chose que de gâcher ses derniers souffles à s'exaspérer.
N'est ce pas ? "

Il recouvrit sa jambe, nue et poilue avec la couverture bleue.

" Pas encore blanche hein ? Pas encore lynceul ?
Serais tu impatiente, ma chère ?
Pourquoi cette cruauté ? Est-ce l'écrivain qui a abandonné son rêve à la luxure et au confort qui parle ? Est-ce lâche qui me répugne ? Celui que je voyais dans tes yeux quelques matins orageux ?
C'est celui-là même. Va t'en, il est encore temps. Et si tu te sens coupable, ne le sois pas. Je vais m'en aller moi aussi, dans peu de temps.
Encore ce lâche, celui qui fuit et qui jamais ne pleure. Ce poète... "

Il me coupa subitement la parole. Comme s'il l'avait coupé avec un scapel, il me trancha la parole.

"Ne me nomme pas ainsi!
Ah oui ? Aurais tu honte ?
Bien au contraire. Toujours cette ignorance que tu portes aussi bien que la belle robe que tu portas le jour où on s'est vu pour la première fois. Je ne supporte pas ce nom car je ne le mérite pas.
Tomberions nous enfin d'accord sur un point mon bien aimé ?
Il semblerait.
J'ose à peine me souvenir celui que tu étais. Celui qui m'avouait écrire pour pouvoir franchir les montagnes qu'il croyait infranchissable. N'est ce pas le comble de l'ironie. Ici, maintenant, c'est moi qui te tue.
Il semblerait.
Adieu. "

Je pris mes quelques affaires. Me revêtis.
Lorsque que les portes vitrées s'ouvrit
je sortis de cet endroit et filai directement à son appartement
La nuit avait chassé le jour à grands coups de néant
les rues étaient désertiques et la nuit était épaisse
et chaude. La pluie qui me tomba dessus au moment
d'arriver à mon point d'encrage
me sembla être une bile infecte et fragmentée
qui coulait le long de mon visage, non moins fragmenté
Chez lui, je pris mes affaires que j'avais laissées
ainsi que quelques objets dont il n'aurait plus besoin
En repartant, j'allumais une cigarette
au volant de ma voiture.
Mon téléphone sonna
je répondis :

"Etes vous Mlle. X... ?
Oui. C'est bien moi ?
C'est le docteur Mo... Le médecin de votre ami.
Oui ?
Je crains que les nouvelles ne soient pas bonnes. Il est partit il y a maintenant une dizaine de minutes.
L'enfoiré! "

Sur ces amoureuses paroles
Je laissai fuir quelques larmes tout en jetant
mon téléphone par la fenêtre.
Ce qui me fit lacher ma cigarette sur ma cuisse,
sur le haut de ma cuisse dénudée vu la longueur de ma jupe,
tandis que je tentais de l'enlever
je percutai un poteau à une soixantaine de km/h.
Voilà ce que je vis en une fraction de seconde.
Maintenant j'occupe, dans le même hopital,
dans le même centre,
dans la même chambre,
le même lit,
que l'écrivain raté que j'ai tant haï.
Et dans quelques secondes, mon medecin
le docteur Mo... va appeller mon amie
qui va avoir un accident de voiture.
Chienne de vie que
la schyzophrénie du comateux.